Compression du nerf ulnaire au coude

Compression du nerf ulnaire au coude, de quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une irritation du nerf ulnaire (ou: nerf cubital) qui est comprimé au niveau du coude. Le nerf ulnaire sert à donner la sensibilité à une partie de la main et à faire bouger une grande partie des muscles situés dans la main et responsables des mouvements fins des doigts. Les symptômes typiques sont des fourmillements au niveau de l’annulaire et surtout de l’auriculaire. Au début les symptômes sont présents pendant la nuit mais la gêne peut ensuite apparaître la journée et la sensibilité des doigts peut diminuer. Les fourmillements apparaissent le plus souvent lorsque le coude est fléchi, par exemple en téléphonant ou en lisant un livre. Un manque d’habileté et de force de la main peut aussi survenir dans les cas plus graves. 

Quels examens sont nécessaires ?

La plupart du temps, la description précise des plaintes ainsi que l’examen par le chirurgien, sont suffisant pour poser le diagnostic. Certains examens supplémentaires peuvent être demandés pour confirmer le diagnostic ou juger de la sévérité de la compression.

• ENMG

Cet examen, réalisé par un neurologue, évalue le fonctionnement du nerf par stimulation électrique. Il permet de préciser la localisation de la compression nerveuse et la sévérité de l’atteinte. L’examen dure environ trente minutes, vous ressentirez de petites décharges électriques similaires à celle survenant lorsqu’on touche une barrière électrifiée. En générale, l’examen n’est pas douloureux. 

• Echographie

Il s’agit d’un examen indolore d’environ quinze minutes qui évalue l’aspect du nerf ulnaire au coude. Avec cet examen, on peut également évaluer le positionnement du nerf lié à la flexion et extension du coude. 

Quels sont les traitements pour la compression du nerf ulnaire au coude ?

• Non chirurgical

Sauf dans les cas les plus sévères, le traitement initial consiste à éviter la position prolongée du coude en flexion. Pour cela, des mesures simples telles qu’enrouler un linge autour du coude ou porter une attelle rigide sont souvent efficaces durant la nuit. La journée, il faut éviter l’appui direct sur le coude et limiter la position en flexion.  Ce traitement est habituellement tenté durant deux à trois mois.

• Chirurgical

Une opération est proposée en cas d’échec d’un traitement non chirurgical ou si la souffrance du nerf est sévère. Son objectif est de libérer le site de compression du nerf et parfois de le déplacer dans une position plus adéquate. L’intervention se déroule en ambulatoire, sous anesthésie locorégionale. Elle dure environ une heure.

Après l’intervention, un pansement bien rembourré est mis en place est à porter pendant quelques jours. Dans les jours qui suivent l’intervention, il est possible de bouger le coude en évitant les positions extrêmes. Il faut conserver le pansement au sec. Les fourmillements des doigts peuvent mettre plusieurs semaines ou mois à disparaitre. La durée de l’arrêt de travail dépend de la profession mais varie généralement entre deux et six semaines. La pratique sportive impliquant l’usage de membre opéré est interdite durant six semaines.

Quelles sont les complications possibles ?

Communes à toute chirurgie

L’infection de la plaie peut survenir mais guérit généralement par des soins locaux et la prescription d’antibiotiques. Le drainage chirurgical est rare.

L’hématome correspond à une accumulation de sang sous la peau. Il ne pose pas de problème s’il est de petite taille.Lorsqu’il est plus volumineux, une évacuation chirurgicale peut être nécessaire.

Les problèmes de cicatrisation (retard de cicatrisation, cicatrice épaisse) surviennent plus fréquemment chez les patients fumeurs.

Une lésion involontaire d’une artère, d’un nerf, d’un ligament ou d’un tendon est toujours possible bien que rare. Ces structures peuvent être réparées mais la récupération peut être prolongée voire incomplète.

Le syndrome douloureux régional chronique est une réaction inflammatoire disproportionnée du corps suite à la chirurgie. Il entraine des douleurs, un gonflement et une raideur qui nécessitent une prise en charge pouvant durer plusieurs mois.

Complications propres à la compression du nerf ulnaire au coude

La récidive de la compression du nerf est rare mais peut nécessiter une deuxième intervention à distance, souvent plusieurs mois ou années.

Lorsque le nerf est décomprimé lors de l’intervention, il arrive qu’il développe par la suite une instabilité qui peut provoquer des douleurs électrisantes au coude ainsi que la persistance ou récidive des fourmillements. Le nerf glisse sur l’os lorsque le coude passe de la position d’extension à celle de flexion. Il faut parfois à nouveau opérer pour déplacer le nerf de façon à ce que le phénomène disparaisse.