Pathologies
Kystes synoviaux
Les kystes synoviaux
Il s’agit d’une poche remplie d’un liquide visqueux issu d’une articulation du poignet ou d’un doigt, ou d’une gaine tendineuse. Les localisations les plus habituelles sont le poignet, soit sur la face dorsale, soit où on palpe le pouls, et le dos des articulations du bout des doigts. L’apparition est plus souvent spontanée sans facteur déclenchant bien que certains kystes puissent survenir après un accident ou être liés à la présence d’une arthrose (usure du cartilage articulaire). Le kyste peut être douloureux à la palpation et lors de la mobilisation du poignet. Il s’agit d’une lésion qui est toujours bénigne.
Quels examens sont nécessaires ?
Le plus souvent, la description des symptômes par le patient et l’examen de la main sont suffisamment typiques pour poser le diagnostic. Une échographie peut s’avérer nécessaire pour confirmer le diagnostic et préciser la localisation du kyste dans certaines situations où il n’apparaît pas à l’extérieur, mais reste dans la profondeur.
Quels sont les traitements pour les kystes synoviaux ?
- Non chirurgical
C’est le traitement le plus habituel. Lorsque la lésion provient du poignet, le port d’une attelle amovible durant quelques jours ou semaines peut soulager les douleurs. Passé ce délai, il est fréquent que la taille du kyste diminue et qu’il devienne indolore. Les médicaments anti-inflammatoires prescrits sur de courtes durées peuvent atténuer les douleurs quelle que soit la localisation du kyste.
Lorsque le kyste est douloureux et non soulagé par le port d’une attelle il peut être réduit par une ponction et infiltré avec un peu de cortisone pour éviter une récidive. Les kystes de la gaine des tendons fléchisseurs des doigts peuvent être ponctionnés s’ils sont gênants. La récidive est rare dans ces cas contrairement à la ponction des autres kystes.
- Chirurgical
La chirurgie est nécessaire dans certains cas, mais toujours après l’échec du traitement non chirurgical. Elle consiste à retirer le kyste en totalité jusqu’à son origine, qu’elle soit articulaire ou tendineuse. Il faut toutefois savoir que le taux de récidive est assez élevé (de 7 à 15%). L’intervention dure environ trente minutes et se déroule ambulatoirement, sous anesthésie loco-régionale (main et avant-bras). Une attelle est portée quelques jours, avant de permettre la mobilisation du poignet. Les doigts doivent être mobilisés le plus normalement possible. Les fils sont enlevés à deux semaines (sauf s’ils sont résorbables).
Le port de charges lourdes, les mouvements extrêmes du poignet de même que les activités sportives impliquant l’usage de la main opérée doivent être évités durant quatre à six semaines. Alors qu’un travail de bureau autorise une reprise de travail dès deux semaines, un travail manuel nécessite un arrêt de travail de quatre à six semaines. La rééducation par physiothérapie ou ergothérapie peut être indiquée en cas de raideur, en particulier la flexion qui peut mettre du temps à revenir.
Quelles sont les complications possibles ?
- Traitement non chirurgical
Il n’y a pas de complication connue à laisser en place un kyste même s’il provoque des douleurs.
La ponction d’un kyste peut blesser un nerf, une artère ou un tendon de façon exceptionnelle.
- Traitement chirurgical
Communes à toute chirurgie
L’infection de la plaie peut survenir mais guérit généralement par des soins locaux et la prescription d’antibiotiques. Le drainage chirurgical est rare.
L’hématome correspond à une accumulation de sang sous la peau. Il ne pose pas de problème s’il est de petite taille.Lorsqu’il est plus volumineux, une évacuation chirurgicale peut être nécessaire.
Les problèmes de cicatrisation (retard de cicatrisation, cicatrice épaisse) surviennent plus fréquemment chez les patients fumeurs.
Une lésion involontaire d’une artère, d’un nerf, d’un ligament ou d’un tendon est toujours possible bien que rare. Ces structures peuvent être réparées mais la récupération peut être prolongée voire incomplète.
Le syndrome douloureux régional chronique est une réaction inflammatoire disproportionnée du corps suite à la chirurgie. Il entraine des douleurs, un gonflement et une raideur qui nécessitent une prise en charge pouvant durer plusieurs mois.
Complications spécifiques aux kystes synoviaux
Une récidive survient dans environ 7 à 15% des cas après un délai qui peut varier entre quelques mois et plusieurs années. Si les douleurs sont à nouveau importantes, une nouvelle chirurgie peut s’avérer nécessaire.
Il est fréquent que le poignet présente une raideur après l’intervention, c’est-à-dire que sa mobilité soit diminuée. Cela peut mettre plusieurs mois à récupérer et peut nécessiter un traitement de physiothérapie. Dans de rares cas, la mobilité complète n’est jamais retrouvée.