Phlegmon des tendons fléchisseurs

Phlegmon des tendons fléchisseurs, de quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une infection qui se développe autour des tendons qui fléchissent les doigts. Ces tendons sont enveloppés dans une gaine fermée afin qu’ils puissent glisser harmonieusement. En revanche, cette gaine constitue un excellent milieu pour la prolifération des bactéries. Le plus souvent l’infection se développe suite à une plaie, mais peut également arriver sans accident connu. En l’absence de traitement, l’infection peut s’étendre aux autres doigts et fragiliser les tendons. Bien que rare, la possibilité d’une infection généralisée existe.

En quelques heures ou jours, le doigt gonfle et des douleurs apparaissent dans tout le doigt jusque dans la paume. Il devient très difficile de le plier ou l’étendre, même en s’aidant de l’autre main.  Rarement, il peut y avoir un peu de fièvre.

Quels examens sont nécessaires ?

En général, l’examen clinique par le médecin suffit à poser le diagnostic. On effectue parfois une radiographie pour exclure la présence éventuelle d’un corps étranger suite à une plaie. On peut également procéder à une échographie qui peut montrer la présence de l’infection et identifier un corps étranger.

Quels sont les traitements du phlegmon des tendons fléchisseurs ?

Le traitement d’un phlegmon est chirurgical puisque les antibiotiques seuls ne sont pas suffisamment efficaces.

Comme il s’agit d’une infection dans un espace fermé, la première chose à faire est d’évacuer l’infection en ouvrant la gaine des tendons fléchisseurs et en la rinçant. Si nécessaire, il peut être nécessaire d’intervenir sur plusieurs doigts ou au niveau du poignet. Après l’intervention, un plâtre est ensuite mis en place durant quelques jours pour atténuer les douleurs et l’inflammation. Un traitement d’antibiotiques peut être débuté après l’intervention pour une durée d’une à deux semaines. Selon la gravité de l’infection, il peut être nécessaire d’effectuer l’intervention à l’hôpital ou une clinique, afin de vous hospitaliser pour une surveillance et recevoir des antibiotiques par la veine. Une nouvelle chirurgie pour rincer à nouveau les zones infectées est parfois nécessaire.

Il est fréquent que des séances de rééducation soient nécessaires pour lutter contre la raideur des doigts. L’arrêt de travail est de deux à six semaines en fonction de la profession et de la sévérité de l’infection. Les activités sportives doivent être interrompues pour une durée similaire.

Quelles sont les complications possibles ?

Communes à toute chirurgie

L’infection de la plaie peut survenir mais guérit généralement par des soins locaux et la prescription d’antibiotiques. Le drainage chirurgical est rare.

L’hématome correspond à une accumulation de sang sous la peau. Il ne pose pas de problème s’il est de petite taille.Lorsqu’il est plus volumineux, une évacuation chirurgicale peut être nécessaire.

Les problèmes de cicatrisation (retard de cicatrisation, cicatrice épaisse) surviennent plus fréquemment chez les patients fumeurs.

Une lésion involontaire d’une artère, d’un nerf, d’un ligament ou d’un tendon est toujours possible bien que rare. Ces structures peuvent être réparées mais la récupération peut être prolongée voire incomplète.

Le syndrome douloureux régional chronique est une réaction inflammatoire disproportionnée du corps suite à la chirurgie. Il entraine des douleurs, un gonflement et une raideur qui nécessitent une prise en charge pouvant durer plusieurs mois.

Complications propres au phlegmon 

La raideur des doigts est fréquente, elle est le plus souvent transitoire grâce à la rééducation en ergothérapie. Dans les cas sévères où plusieurs doigts ont été atteints par l’infection, il peut persister de façon définitive un certain degré de raideur.

La rupture d’un ou de plusieurs tendons est possible s’ils ont été fragilisés par l’infection. Une nouvelle intervention est alors nécessaire si on désire récupérer la fonction perdue.